Histoire Aoi, elle est née dans une famille comme beaucoup d’autres, et de la même façon que beaucoup d’autres. Ou pas en fait, on commence dès le début par un mensonge, par voir ce que la brunette aurait-elle désiré, sans pouvoir pour autant l’avoir d’aucunes façons que ce soit. Parce qu’Aoi n’a pas de maman. Sa maman, elle est responsable de sa mort, et ce dès la naissance, dès les premières inspirations.
La maman d’Aoi, elle est tout simplement morte pour donner naissance à sa fille, comme ça arrivait beaucoup avant, et moins maintenant. Parce que la science ne peut pas tout contrer, ne peut pas tout éviter. C’était déjà une femme faible de constitution, tombant volontiers malade au moindre coup de vent, de façon presque comique tant s’en était répétitif. C’était une femme qui aimait la vie, et c’est la vie qui l’a emportée, pour la céder à quelqu’un d’autre, à quelque nouveau-né. C’est triste quand on y pense, mais c’est ainsi que se présente le destin.
Le père d’Aoi, il aurait pu la détester, mais il ne l’a pas fait, parce qu’il était de nature douce et naïve, ce qui a encore aujourd’hui peu changé. Mais aussi et surtout parce que la brunette était là tout ce qui pouvait lui restait d’une épouse portant à elle-seule la joie de vivre du monde. Il a aimé sa fille pour deux, essayant de l’élever du mieux qu’il pouvait, comme ce qui lui semblait juste. Pas toujours facile, mais une éducation réussie quand on regarde tout cela d’un point de vue extérieur. Il a eu des moments amusants, comme des moments moins amusants. Des moments comme un trentenaire peu sûr de lui poussant une poussette dans les rues de Nagatsuki, sous le regard amusé des passants, en ratant souvent des virages, ce genre de choses. Et des moments moins amusants, comme se rendre sur une tombe en expliquant à une gamine âgée de quelques années à peine, que c’est ici que dort sa mère, et que non, elle ne se réveillera pas, même si la gamine en question fait tout bien comme il faut. Et ça plus ça, cette toile de sentiments assemblés, ça a créé une complicité entre les deux, comme on en voit difficilement dans les familles dites normales. Et même si la petite se sentait seule à l’école lorsque à la fin des cours, les mères une à une venait récupérer leurs protéger, il y avait toujours son papa adoré pour surgir de nulle-part sur son vélo usé.
Mais le père d’Aoi, il était chasseur d’ombres, et c’était là la façon dont il ramenais de quoi manger à la maison, ou plutôt ce petit appartement ne possédant qu’une chambre, laissant le père de famille dormir sur le canapé, un lieu d’habitation étroit et tout le temps en désordre, lieu d’exposition de boîtes à pizza en équilibre. La pizza, c’est un peu la religion de la famille, surtout avec un père capable de laisser sa fourchette au micro-onde. Bref, pour revenir aux points vraiment intéressant, l’homme était donc chasseur d’ombre, comme il continue à l’être. Il vient même d’un clan basé loin de Nagatsuki, ce qui n’est pas plus mal en soi, lui assurant ainsi une certaine aisance au combat, qu’il a transmis à sa fille tant bien que mal. Parce que oui, ce genre de chose se transmet de génération en génération, mais pas toujours de la même façon. Mais un clan qu’il a quitté, pour d’obscures raisons, parce qu’il n’a pas voulu accepter quelques décisions de famille, et surtout parce qu’en tant que premier fils, il n’a pas supporté de ne pas hériter du clan, laissant tout cela au second fils, plus sage. Le père d’Aoi était certes doux, mais possédait son propre ego.
Aoi, elle a commencé à chasser les ombres en primaires, alternant entre devoirs et combats, sous l’œil vigilant de son papa, observant les moindres faux-pas, et les corrigeant, comme tout professeur l’aurait fait. Et la brunette, elle n’était pas particulièrement douée, c’est un fait qu’on ne peut changer, pas de chance. Parce que la brunette n’aimait pas forcément se battre, parce qu’elle ne voulait pas vraiment salir ses vêtements, et surtout salir ses mains. Alors elle ne faisait que peu d’efforts, simplement car ne comprenant pas réellement l’utilité de chasser ce qu’on lui désignait comme l’ennemi de l’homme.
Et ça a duré un certain moment tout cela, malgré la présence de son paternel continuant à lui répéter les points importants, encore et encore. Et peu à peu, les deux, sans pour autant perdre ce lien complice précieux, ont commencé à faire un peu plus les choses de leur côté. Aoi, elle a préféré se concentrer sur ses études, pour pouvoir faire ce qu’elle voulait plus tard, et se rendre utile dans la société des adultes, passant ainsi au collège sans gros problèmes, mais sans pour autant figurer dans les élèves les plus brillants.
Et puis, elle a un peu pris la grosse tête Aoi, elle s’est un peu surévaluée, parce que son père est doué pour la chasse, et qu’elle a pensé naïvement posséder naturellement le même talent. Tellement naïf, qu’on se doute déjà de la suite de l’histoire. La raison, c’est que la petite famille n’avait pas des revenus infinis, causant ainsi un certain trouble. Et dans un élan de puérilité, Aoi a voulu se rendre utile, faisant confiance à des capacités trop longtemps inutilisées.
Elle a voulu tenter de battre un ennemi qu’elle n’aurait pu battre avec son niveau actuel, et ce sans même se demander si elle en était capable. Et la réponse a été rapide et douloureuse. Parce qu’elle n’a pas été capable de l’abattre, et qu’elle a failli y laisser sa vie, tout ça à cause d’un orgueil trop présent. On ne bat pas une Ombres simplement en comptant sur quelques vestiges d’entraînement ou de faibles barrières, mais ça, Aoi ne l’a compris que trop tard. Elle ne l’a compris qu’une fois à terre, des blessures ici et là, sans pouvoir sentir quoi que ce soit ni pouvoir faire le moindre mouvement, seul un gout métallique persistant dans sa bouche, celui du sang. La preuve qu’elle pouvait être blessée, et plus encore la preuve qu’elle était faible, ridiculement faible, au point de ne même pas être capable de se protéger elle-même.
Et son père, ce n’est pas la personne qui l’a retrouvé le premier, il n’en savait même rien au début, il ne voulait d’une certaine façon pas admettre la façon de penser de la petite brunette. Alors il s’est inquiété, il a eu peur, il l’a engueulé, mais pas trop, gentiment, de façon à ce que sa fille réfléchisse sur ses action. Et elle a réfléchit Aoi, beaucoup réfléchi, cachée sous une couette, les genoux repliés et des larmes perlant de ses yeux gris, encore et encore, comme un flot que rien n’aurait pu arrêter. Parce que c’est là un événement marquant de ses quinze années de vie, symbolisé par des cicatrices ici et là, qui ne s’effaceront que peu au fil des années, comme un rappel d’erreurs passée et irréversibles.
Elle a loupé le collège pendant un moment la petite Aoi, parce qu’elle n’osait pas vraiment se montrer, parce qu’elle avait honte. C’était là une des meilleures leçons d’humilité qu’on aurait pu dispenser que celle de la défaite. Aussi parce qu’elle ne pouvait en parler à personne, parce que personne ne peut voir les ombres, parce qu’elle est la seule à pouvoir surmonter tout cela, en abandonnant un orgueil et un ego trop présent sur un instant. La brunette a ainsi revu ses plans, son avenir d’adulte actif et utile dans la société. Et réfléchir sur cela, ça lui a fait du bien d’une certaine façon, et elle est revenue à une jeune fille plus chaleureuse, plus amicale.
Elle a repris sérieusement ses pseudo-études pour combattre les ombres, se spécialisant dans la défense plutôt que l’attaque, en renforçant ses barrière encore et toujours plus, pour être capable de se protéger et de protéger. Et plus encore, elle a appris à soigner, agissant comme soutien pour qui voudra bien traquer des ombres en sa compagnie. Ça crée des lacunes sur un point de vue offensif, mais la jeune fille n’a pas oublier comment se battre au combat rapproché, et elle n’oubliera pas. Elle préfère simplement la défense. D’une certaine façon, ça l’a rendu fier son père, que la brunette agisse enfin comme elle aurait dû le faire plus tôt.
Et maintenant, Aoi est au lycée, et chasse les ombres en dehors des cours, rivalisant d’ingéniosité face à ce qui fait du tort aux hommes. Parce qu’Aoi a décider de protéger ce qu’elle pouvait protéger, elle a décidé de protéger le plus de gens possible. C’est un peu risible de penser comme ça maintenant, après avoir décréter ne pas vouloir être chasseuse d’ombres, mais tout le monde peut changer, et Aoi a décidé de changer, parce que c’est comme ça que les choses se doivent d’être. Ainsi raisonne maintenant la brunette avec un sourire doux et chaleureux.
| Mentalité Aoi, c’est pas une méchante fille, bien au contraire. Ce serait même le genre de personne qu’on décrirait volontiers par gentil, bienveillant, quelque peu naïf, ce qui n’est qu’une part, une moitié de la vérité. Certes Aoi se caractérise par une nature douce et attentionnée, naturellement gentille à l’égard d’autrui, ce qui fait qu’on la classerait naturellement dans la catégorie des bonnes personnes, pour ainsi les nommer. Tentant de se rendre utile au mieux pour les gens qui l’entourent, ce serait presque là une preuve de générosité, quoique, à ne pas prendre trop au sérieux.
Parce qu’Aoi comme tout le monde, peut se montrer égoïste, voir même très égoïste. De toute façon avec Aoi, tout dépend de la personne en face, tout dépend de l’interlocuteur. On passe alors parfois d’une jeune fille agréable et douce, à quelqu’un d’irritant et pensant avant tout à sa propre personne. C’est un peu comme ça que fonctionne l’orgueil de la brunette, de façon assez aléatoire, presque autant que la météo, mais pas encore tout à fait. Ce serait presque une personne lunatique cette demoiselle, mais tout est relatif ici.
Aoi, elle a ce côté légèrement irréfléchie, à la limite de la naïveté. Elle croit facilement ce qu’on lui dit, mais tente néanmoins de suivre la justice décrite par son père, celle qui protège les faibles des oppresseurs. Ça en fait une jeune fille assez idéaliste sur les grandes notions philosophiques, celles demandant grande réflexion. Et ainsi, suivant des idées définies depuis déjà un certain moment, la brunette oubliera parfois de réfléchir avant d’agir tout simplement. Pas tête brûlée pour autant, Aoi fait simplement ce qu’elle considère comme juste, sans penser aux conséquences directes. Et le voilà son côté anïf, celui qui fait qu’elle ne voit pas ce que pourrait engendrer ses actes. Et elle le sait pourtant que ça pourrait lui porter préjudice, comme ça l’a déjà fait, ainsi en témoignent des cicatrices ici et là.
Mais la brunette, c’est aussi une personne sociable, au point de pouvoir parler à presque n’importe qui sans difficultés. Et elle est éloquente en plus de cela la demoiselle, capable de rallier quelqu’un à sa cause sans trop de problèmes, en jouant sur les mots et assurant des convictions. Manipulatrice ? Pas vraiment, et puis de toute façon, elle ne se rend pas compte qu’elle pourrait l’être, parce qu’elle est idéaliste Aoi, elle ne veut voir que le beau de ce monde. Aoi, elle veut protéger tout le monde, avec ses barrières qu’elle sait résistante. Elle veut surmonter sa faiblesse, elle veut montrer qu’elle est forte, elle veut devenir forte.
Aoi, c’est une chasseuse d’esprit, comme son père lui a appris, parce qu’il vient d’un clan et que c’est là tradition que de transmettre un savoir. Elle a eu quelques problèmes avant de devenir sérieuse à propos de cela, aujourd’hui appliquée à sa tâche, alliant soin et précision. Parce que Aoi, elle excelle dans les soins, les barrières mais aussi les renforcements, parfait soutien, manquant néanmoins de force brute, et ce malheureusement. C’est pour ça qu’elle a besoin d’être en groupe, de se reposer sur d’autres, sous peine d’être perdue, de ne plus savoir où aller.
Mais en tant que chasseuse, Aoi a un problème, voire même un très gros problème. La demoiselle a peur des ombres, peur de les approcher, d’être blessée. Alors c’est peut-être là une des raisons pour laquelle elle se tient à l’arrière, pour ne pas qu’on l’approche trop. Mais il y en a aussi sous forme humaine dans Nagatsuki des ombres. Celles-ci, la brunette les fuit, se cachant ici et là, effrayée par ce qui pourrait lui arriver comme à ce moment-là, méfiante et tremblotante.
Mais Aoi change facilement d’avis, il serait surement possible de supprimer cette peur, et également de la même façon, cette peur d’être blessée de la jeune fille, qu’elle se sait incapable de dompter, du moins toute seule. Elle sait qu’elle est faible Aoi, et c’est déjà une bonne chose. Et sa seule réponse à cela c’est se cacher derrière quelqu’un de souriant abordant toujours un air heureux, et la bonne humeur qui va avec. Risible. C’en serait presque stupide.
Peut-être qu’elle est stupide cette jeune fille, ou peut-être pas. Si on se fie à l’école, elle est au-dessus de la moyenne mais pas au maximum. Mais comme elle cache beaucoup de choses, on ne sait pas vraiment ce qu’elle peut faire ou ne pas faire. Ainsi raisonne Aoi.
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